Qu’est-ce que l’écriture inclusive?
L’écriture inclusive, c’est avant tout une manière de rendre la langue plus représentative de la diversité. Loin d’être une contrainte, c’est un outil qui permet à chacun·e de se sentir vu·e et reconnu·e dans les textes.
Son objectif ? Éviter l’invisibilisation de certaines identités et s’assurer que personne ne soit exclu·e à cause d’une formulation trop restrictive. Cela concerne le genre, bien sûr, mais aussi l’origine, les handicaps ou toute autre diversité.
Les mots façonnent notre réalité
Imaginez une petite fille qui rêve de devenir médecin.
Elle ouvre un livre et lit : « Le médecin examine son patient, il pose un diagnostic. »
Sans même s’en rendre compte, son cerveau enregistre que ce métier est masculin.
Une étude menée auprès d’écoliers révèle que lorsqu’on parle d’un « scientifique », 73 % des filles et 95 % des garçons imaginent un homme. Mais avec « une personne scientifique », ces chiffres tombent respectivement à 50 % et 70 %.
Pourquoi ? Parce que les mots influencent notre perception du monde. Ils façonnent ce que nous considérons comme normal, atteignable ou réservé à certains groupes.
Les mots ne sont pas neutres. Ils conditionnent ce que nous pensons possible.
L’écriture inclusive complique tout ! » Vraiment ?
Certain·e·s pensent que l’inclusivité rend les textes illisibles. Mais en réalité, il existe plusieurs façons d’inclure sans alourdir :
- Les termes épicènes : « Le personnel » au lieu de « les employés ».
- La double flexion : « Les collaborateurs et collaboratrices ».
- Le point médian (avec modération !) : « Les étudiant·e·s ».
- Le féminin neutre : « Toutes les expertes sont invitées » (eh oui, on peut aussi inverser la norme dans certains cas !).
L’idée n’est pas d’appliquer une seule règle, mais d’adopter une approche souple et lisible qui correspond à une audience et un contexte d’exploitation.
Concrètement, ça change quoi ?
Ce n’est pas juste de la théorie, ça a des effets réels sur :
- Recrutement : Une offre d’emploi rédigée avec des termes inclusifs reçoit 30 % de candidatures féminines en plus.
- Évolution de carrière : Quand une entreprise féminise ses titres, les femmes postulent davantage aux postes à responsabilité.
- Perception sociale : 2/3 des Français soutiennent l’idée de féminiser les noms de métiers. (Il n’existe pas encore d’étude spécifique pour la Belgique. Cependant, le cadre législatif adopté démontre une volonté institutionnelle d’intégrer ces pratiques.)
Et en Belgique, où en est-on ?
En Belgique, la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté un décret en 2021 pour promouvoir des pratiques non discriminatoires et renforcer la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre.
Ce que dit la loi:
- Utilisation des formules doubles : « directeurs et directrices ».
- Formules abrégées autorisées : « directeurs/trices ».
- Neutralisation des genres : Privilégier des termes épicènes et des formes collectives comme « le personnel ».
- Offres d’emploi : Obligation de formuler les intitulés en féminin, masculin et neutre (F/H/X).
À ce jour, il n’existe pas de décret spécifique en Flandre imposant l’utilisation de formes féminisées ou de pratiques d’écriture inclusive dans les communications officielles.
Conclusion : plus qu’un choix, une évolution nécessaire
Loin d’être une contrainte ou un simple effet de mode, l’écriture inclusive est un véritable levier de transformation. En rendant la langue plus équitable, elle contribue à un monde où chacun·e peut se projeter librement, sans barrières invisibles créées par le langage.
Et si on passait à l’action ?
L’inclusivité ne se décrète pas, elle s’apprend. Et bonne nouvelle : c’est plus simple qu’il n’y paraît. Sench propose un atelier concret, sans prise de tête, pour apprendre à écrire de façon fluide et impactante.